dimanche 4 juillet 2010

A force de me mettre en avant auprès des autres, à force de chercher à les protéger, à force d’intervenir dans leurs vies pour échapper à la mienne qui se casse la gueule, j’en ai trop fait. Surexposition. Ma seule solution a toujours été de donner davantage, de me tourner encore plus vers les autres, pour m’oublier. Alors que pour oublier, Laure avait peut-être raison cet après-midi, il n’y a que boire ou dormir.
Je ne peux pas me nier en attendant que la douleur passe. Je croyais avoir touché le bout, commencé à me sentir mieux – et puis non, il y a toujours pire, il y a toujours une vague plus forte derrière, et j’ai été entraînée encore plus loin – je n’en reviens plus. Mais la seule confiance à avoir, c’est en soi, c’est la peau qui tremble, le corps qui palpite, les muscles qui se tendent et les lèvres qui frémissent. Guillaume m’a prise dans ses bras tout à l’heure. Depuis deux ans j’attendais que mon frère ose me tenir contre lui, mes larmes qui ont mouillé son t-shirt, ses mains qui passaient sans cesse sur ma nuque. Et la peau douce de ma jument, elle aussi folle que moi ce soir, elle m’a retournée mais pendant deux heures je n’ai eu qu’elle en tête, dans mes mains, entre mes jambes. Certains refuges ne s’effacent pas, et encore heureux.

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