mercredi 3 novembre 2010

me perdre dans les bras des autres pour ne plus l’aimer


Se réveiller encore le matin avec le mal d’aimer, le manque omniprésent, l’envie de vomir. Mais je vais mieux. Sans lui je vais mieux. Le manque est épisodique, le manque réapparaît parfois, le manque se fait rare. Pour autant je ne l’aime pas moins. Je ne suis pas moins soucieuse et préoccupée de ce qui lui arrive. Je suis devenue indifférente aux faits, je ne sais plus ce qu’il vit, ce qu’il traverse, qui il rencontre, je ne sais plus et ça m’est égal. Qu’il vive, sans moi, que je vive, sans lui, que nous nous reconstruisions loin l’un de l’autre. Je garde en moi l’amour entier, l’amour ininterrompu, le souci de l’autre. Ne pas lui dire, chut. Ne plus rien dire. Je ne peux pas faire semblant de ne plus l’aimer. Mais je pars vers autre chose. Je souris aux garçons. La nuit vers Odéon je marche sans savoir où aller, Clem est avec moi, il m’engueule, il me secoue, il réapparaît parfois tous les quatre mois pour prendre des nouvelles, on marche dans les rues humides il s’énerve « tu es ivre, tu vas rejoindre ce type, vous allez boire de l’eau peut-être ? » je voudrais qu’il m’embrasse, non enfin aucun garçon n’a le droit de m’embrasser, je suis trop amoureuse encore, dans mon corps il n’y a aucun désir, mon corps est vide, mon corps n’est qu’un appât pour les garçons mais dedans il n’y a pas de force, pas de force pour aimer, encore moins pour faire semblant, je ne fais qu’attendre de retomber amoureuse. j’attends le prochain, j’attends le suivant, j’attends « que le hasard se bouge ».

J’ai laissé Guillermo me prendre dans ses bras, je l’ai laissé jouer, j’ai pris le réconfort dont j’avais besoin et je suis partie – combien de taxis la nuit, combien d’heures marchées sans savoir , combien d’heures dansées sans raison, dans l’abandon, sous les yeux des garçons, me perdre me perdre me perdre, m’épuiser jusqu’à oublier, jusqu’à ne plus sentir la fatigue la douleur. Et je dis que je vais mieux. Je vais mieux parce que je n’ai plus besoin de lui, parce que je décide de ne plus me battre, ne plus m’acharner pour continuer quelque chose dont je ne serai pas capable et qui me laissera toujours insatisfaite, je renonce – mais je suis juste encore si amoureuse. Je voudrais ne plus l’aimer. Je voudrais ne garder que le passé, ne plus l’aimer.

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