La semaine passée sans que je l’aie vue défiler. Des heures de sommeil. Des heures à travailler. L’épuisement en bout de course et la flottaison entre tristesse et apaisement. Le manque moins flagrant. Les mots rassurants trouvés dans les bras d’une amie, dans les sourires discrets. J’ouvre les yeux, je redeviens disponible. Je suis là parmi les autres, hors des souvenirs. Se souvenir fait trop mal. Je regarde devant. Je désire. J’espère. C’est un peu vain parfois mais c’est nécessaire de repasser par ça. Réapprendre à boire du vin blanc en riant avec des amies sans avoir aux lèvres le goût de l’été. Passer devant le Flore sans jeter un oeil vers là où. Devant sont passées Nathalie et Sonia Rykiel entourées de fourrures teintes et de cols en renard, c’est idiot et c’est égal (non, ça n’est pas vrai, c’est une leçon d’élégance) mais c’est une façon de penser à autre chose. Se réapproprier les lieux et y placer de nouveaux souvenirs. J’imagine peut-être qu’une vie se construit sur de premières fondations, que les murs s’effondrent parfois mais que chaque histoire apporte plus de solidité et de résistance. Comme le limon déposé à chaque crue nourrit la terre.
Ce soir le vin blanc et trop de cigarettes allumées avec son briquet m’ont rendue malade, je me sentais lassée et épuisée – pourtant le mouvement vers l’avant, la confiance du lendemain et la légèreté insouciante, là de nouveau – et puis entre les draps de mon lit la peau douce, les cheveux entre parfum et cigarettes, le petite livre de Michele Lesbre et le sommeil doux.
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