jeudi 23 décembre 2010


Je sais pourquoi. Je sais que lorsque tu m’aimais, tu pouvais partir avec tes amis dans de grandes maisons de vacances, tu pouvais partager ton lit avec une jeune fille, tu pouvais prendre tant de verres que tu voulais avec tes copines, je ne disais rien, je ne m’inquiétais pas, de quoi me serais-je inquiétée puisque tu m’aimais ? Puisque tu revenais toujours vers moi ? Puisque tu disais : « c’est toi que j’aime, toi que je désire, toi que je veux embrasser et faire jouir ».

Aujourd’hui, tu ne m’aimes plus. Et je passe mon temps à être jalouse. Des gens que tu vois, du temps que tu leur donnes, des mots que tu leur écris. Parce que j’ai peur de ne plus exister pour toi. Parce que je voudrais des preuves que tu tiens encore à moi. Il y en a eues, je sais bien qu’il y en a eues. Nous nous sommes vus plusieurs fois à Paris, tout un week-end à Londres tu m’as gardée près de toi. Il faut continuer à marquer ça, continuer à dire : « je tiens à toi, je ne veux jamais te faire de mal, je veux être là toujours pour toi ». Il faut le répéter interminablement, chaque jour. Me convaincre de ça, pour que je n’ai plus cette peur panique des autres, des ami(e)s, du temps que tu passes avec eux et pas avec moi. Il faut que je sache que nous adorons, pour ne plus être angoissée par la peur de te perdre.

J’écris chaque jour la même chose, c’est pathétique. Et pourtant je sais que je parcours dans le bon sens le chemin nécessaire pour sortir de la rupture. Je t’aime encore, mais je ne te désire plus. Tu me manques seulement parfois le matin dans les draps chauds. Je comprends certaines choses chaque jour. Je sais déjà que cette semaine je ne t’écrirai presque pas. Que je ne voudrai rien te dire, tant que tu n’auras rien dit. Je sais que je serai trop occupée pour ne penser qu’à ça (dans deux heures le grand plongeon dans les cours, les entretiens, les réunions, les soirées – j’ai pas envie d’y aller). Je sais que je te ferai confiance : pour m’écrire bientôt, pour qu’il ne se passe rien de ce qui m’effraie le week-end prochan. Je vais te faire confiance. Si tu me trahis, si tu me déçois, je ne me relèverai pas.

Hier soir je t’ai envoyé des mots doux, des mots qui murmuraient « rentre bien, take care, je t’aime, je pense à toi, je t’embrasse » – tu ne m’as pas répondu. Tu n’as même pas dit que tu étais encore à Paris jusqu’à ce matin. Tu n’as pas répondu. J’étais douce, pourtant. Tant pis, j’attendrai. Je suis une femme qui attend.

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